La pratique du sport amène parfois les sportives et les sportifs à se blesser. L’enjeu pour le ou la blessée est alors de se dépasser mentalement afin d’assurer sa rééducation et un retour à l’entraînement dans de bonnes conditions. Pour la première fois, nous souhaitons donner la parole à une fille qui n’est pas une rugbywomen. La blessure et un fait commun aux sportifs et chaque retour d’expérience peut-être enrichissant. Julia Clair est une sportive de haut niveau de saut à ski, elle a participé aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 et fait partie intégrante du groupe France. Elle revient sur sa blessure, ses prises de conscience et explique comment elle a pu rebondir et s’accrocher.
Parle-nous un peu de toi et de ta discipline ?
J’ai 24 ans, je suis une fille travailleuse. Cela fait un peu moins de 10 ans que je m’entraîne avec le groupe France de saut à ski. Le saut à ski féminin a été inscrit en 2014 aux jeux de Sotchi, c’est un sport qui se développe petit à petit.

Crédit Photo : Fédération Française de Saut à Ski
L’année dernière tu as subit une chute suite à un saut ?
Je me suis fracturé l’humérus clavicule. J’ai eu 10 mois d’arrêt, j’ai passé quelques semaines à Cap Breton (Centre Européen de Rééducation du Sportif). Actuellement, je ne suis pas encore totalement rétablie.
Comment as-tu envisagé ton avenir sportif après ta chute ?
Sur le moment ça a été dur, nous étions en pleine préparation et celle-ci se passait bien, j’avais des objectifs pour la saison à venir. Ce n’était pas non plus une chute anodine, mon corps était déjà bien fatigué, je tirais dessus depuis plusieurs années. Au lieu de dire que j’avais besoin d’une pause, c’est mon corps qui l’a dit pour moi.
Une fois la chute faite, je ne suis pas revenue dessus. J’ai essayé de me tourner rapidement vers la saison prochaine. La rééducation a été beaucoup plus longue que prévu. J’ai eu beaucoup plus de temps pour moi comme je ne pouvais pas m’entraîner comme je le voulais alors ça a été l’occasion de prendre du temps pour moi.
A partir du moment où j’ai pu revenir, j’ai tout fait pour que ça se passe bien. J’ai essayé de repartir du bon pied, j’étais très motivée, je savais encore plus pourquoi j’étais là, ça a été un vrai coup de boost.

Crédit Photo : Fédération Française de Saut à Ski
Lorsque tu as pu reprendre l’entraînement as-tu eu des craintes ?
J’avais très envie de reprendre l’entraînement, mais je ressentais aussi de la peur. Avant de tomber, j’avais déjà quelques craintes qui avec la chute se sont accentuées. Avant de revenir à l’entraînement, j’avais travaillé sur ces peurs. Quand le premier saut a été , c’était vraiment du plaisir, je pouvais après enchaîner les sauts.
Quelle est la chose qui t’a permis de ne jamais lâcher pendant ta réduction ?
Tout d’abord, je voulais retrouver toute la mobilité de mon bras, qu’il retrouve toutes ses capacités. Ensuite, j’adore la compétition, ça me manquait. Sur certains exercices, ça faisait mal, j’en avais marre, mais je les faisais quand même. A aucun moment je n’ai lâché. Je savais pourquoi je faisais ça, mon rêve c’est les jeux de Pékin.
Quels changements ont entraîné ta chute dans ta préparation sportive ?
J’ai appris beaucoup de choses sur moi étant bléssée. Pendant un moment, j’ai vu la vie à côté, j’ai pu faire la même chose que les autres et ce n’est pas ce que je veux pour le moment. Je veux faire de la compétition et pour cela, je mets tout en place. Je ne veux avoir aucun regret le jour où j’arrêterai. Grâce à cette blessure aujourd’hui, je suis vraiment actrice de tout ce que je fais.
Le sportif n’est jamais à l’abri d’une blessure. Quand celle-ci arrive, il faut savoir l’accepter et se fixer de nouveaux objectifs. Même si la convalescence est longue il faut rester actif et déterminé à reprendre l’entraînement dans les meilleures conditions. Merci à Julia Clair d’avoir partagé son expérience, nous la retrouverons très vite concernant les méthodes de préparation mentale.
N’hésitez pas à partagez votre expérience sur nos réseaux sociaux, chaque expérience est enrichissante.