Temps de lecture : 4 min

Le rôle de l’entraîneur au sein d’une équipe sportive est primordial. Il apporte son expérience au service de l’équipe pour l’aider à se développer. Il aide les joueuses à se préparer aux compétitions et apporte son soutien les jours de matchs. Son impact sur l’équipe est considérable. Aujourd’hui, on vous présente Anaïs Lagougine, entraîneur du Stade Français Paris depuis 2016 et élue en début d’année meilleur coach de l’année par le Comité Paris Rugby. On revient sur son parcours, son rôle et sa philosophie en tant qu’entraîneur.

Quel est ton parcours en tant qu’entraineur  ?

J’ai commencé à entraîner au Stade Bordelais en 2014. J’étais à la fois joueuse et entraîneur. Mathieu Caudron qui était entraîneur de l’équipe seniore m’a fait confiance et m’a donné les rênes de l’équipe seniore féminine. Parallèlement, David Courteix, qui est actuellement l’entraîneur de France 7, m’a proposé d’intervenir avec France développement. J’ai alors conjointement entraîné le Stade Bordelais et fait les premiers tournois avec France 7 développement féminin jusqu’en 2016. En 2016, je suis montée sur Paris pour des raisons personnelles et Olivier Carreiras m’a présenté le projet du Stade Français.

En 2016, j’ai basculé avec les Pinks Rockets. Pour moi, c’était un gros challenge. J’entraînais en Armelle Auclair au Stade Bordelais. Avec les Pinks, je m’engageais avec l’équipe fédérale ( en Fédérale 2). J’avais peur que mes exigences et ma rigueur soient de trop pour ce niveau. Finalement, j’ai passé une année où je me suis régalée. Les joueuses étaient avides d’apprendre et de progresser. Et comme l’année a été fructueuse Olivier Carreiras m’a proposé d’intervenir avec l’équipe Élite (en Élite).

Quel est ton rôle au sein du staff des Pink Rockets ?

Je suis adjointe d’entraîneur. Oliver Carreiras est l’entraîneur général. Je suis plus centrée sur les ¾ de l’équipe Elite et les skills. J’ai une affection particulière pour les skills. J’aime beaucoup tout ce qui est précession, technique de passe, de plaque et technique au poste. Quand je suis arrivée, je me suis rendu compte qu’il y avait un gros manque technique. Les filles étaient jeunes en terme de nombre d’années de rugby. J’ai donc proposé de me spécialiser dans les skills. Ensuite, on est 5 entraîneurs au total. On dissocie pas l’équipe Elite et l’équipe  Fédérale pendant la semaine d’entraînement, seulement le week-end. On a deux entraîneurs pour la Fédérale et deux pour l’Elite.

Quelle est ta philosophie en tant qu’entraineur ?

J’essaye d’amener beaucoup plus d’exigence dans la pratique, notamment dans l’investissement, le perfectionnement. J’essaye de les amener depuis deux trois ans vers ce perfectionnement. Le projet est de faire monter cette équipe au plus haut niveau du championnat français. Le premier constat quand je suis arrivée, c’était le manque technique et ce manque de d’exigence et rigueur que veut la pratique de haut niveau. J’ai amené ça petit à petit. Le premier match de la saison, contre Montpellier a été une première satisfaction. Car les filles savaient que ça allait plus fort, plus vite. Elles se sont préparées à ce niveau de match. Pour moi ça veut dire que le message est passé même s’il y a encore du chemin à faire.

Quel est ton plus beau souvenir en tant que coach ?

Je vais te parler de l’émotion que m’a procurée la victoire contre Rennes. C’est le premier match gagné face à ancien club de TOP 8. C’était un gros challenge et un véritable test. Ce match a été très stressant et ça faisait longtemps que j’avais pas ressenti ça. La dernière fois que j’avais dû ressentir ça c’est quand j’étais joueuse. Avec la victoire derrière, c’était une grande satisfaction.

En début d’année, tu as été élue par le Comité Paris Rugby meilleur coach de l’année, que représente cette récompense pour toi ?  

Pour moi, c’est une reconnaissance, c’est très gentil, mais je n’entraîne pas seule. Sincèrement, cette reconnaissance, je la dois à mon staff. Ils m’ont intégré très facilement,  fait confiance, écouté et laissé tenter des choses. C’est un travail commun, main dans la main. Si on arrive à avoir des résultats comme ça, c’est parce qu’il y a du gros travail derrière. Ce prix, c’est la reconnaissance d’un staff.

Merci à Anaïs Lagougine pour cette interview. 

Crédit Photo : Douglas Cavalera Picturacy