Temps de lecture : 5 min
  • Age: 35 ans
  • Surnom: Béa
  • Situation: fonctionnaire
  • Poste: 2ème ligne ou pilier

Comment as tu découvert le rugby?

J’ai toujours connu le rugby puisqu’ originaire du sud-ouest, c’est culturel!  Mais le basket était le sport roi dans mon village, alors je jouais au basket.
Et puis il n’y avait que 2 équipes féminines de rugby il y a une dizaine d’années dans mon département, loin de chez moi, alors ça ne me serait pas venu à l’idée de jouer au rugby.
Puis il y a 10 ans, au cours d’une soirée dans un endroit sudiste de la capitale, j’ai rencontré Julie qui m’a proposé de jouer au RCP15. J’ai demandé à une connaissance commune, s’il pensait que je pourrais bien m’entendre avec les filles. Il m’a dit oui. Une semaine après j’ai été à l’entraînement et je n’en suis jamais partie! Je suis tombée amoureuse du rugby.

Tu as toujours joué au rcp15 alors?

Oui !

As tu des rituels d’avant match ? D’après match ?

Non je ne crois pas en avoir avant. Pas de culotte fétiche propice à la victoire! 
Après? Allumer une clope aussi tôt que possible après le coup de sifflet final! Oui je sais c’est mal… 
Mais dans le vestiaire, pendant le discours des coaches, et qu’on est en cercle, je cherche toujours le regard des filles, et avec un hochement de tête, une façon de se dire qu’on est bien là et qu’on va s’envoyer ensemble sur le terrain.

Photo Frédéric De Rauglaudre

En tant que capitaine, que dis tu à tes filles pour les motiver ?

Pas besoin de les motiver, elles le sont toutes, sinon elles ne viendraient pas s’entrainer deux fois par semaine qu’il neige, pleuve, vente ou que ce soit la canicule! 
C’est plus sur la confiance que ça peut jouer, quand tu es dans une moins bonne période, que tu as l’impression de moins bien jouer que ce que tu devrais. Et je crois bien que ce que je leur dis à chaque fois, c’est qu’on sait toutes ce que l’on a à faire individuellement sur un terrain, que si les coaches nous alignent sur la feuille de match, nous les 22 élues, c’est qu’ils pensent qu’à ce moment-là de la saison, on a les qualités requises pour être sur le pré, qu’on ne peut pas douter, ni jouer à moitié, car pour être là, de nombreuses copines sont restées sur le carreau, ne sont pas sélectionnées. Et que pour elles, on ne doit avoir aucun doute, donner le meilleur et surtout jouer ensemble!

Le RCP15 déjoue les pronostics ! Vous terminez 3ème de votre poule et dans les dernières qualifiées 29ème au classement général. Alors qu’il y a quelques semaines vous deviez être en train de calculer si vous serez présentes en 1/16ème de finale, vous vous retrouvez finalement en 1/4 ! Est ce une surprise pour l’équipe ou bien non, vous vous attendiez à cela !?

On a laissé des points en route pendant la phase de poule, sur 2-3 matchs où l’on a déjoué, ce qui nous a effectivement laissé à une troisième place désavantageuse, car hors des 6 meilleures troisièmes. Alors oui, on a compté combien d’équipes « réserves » risquaient de sortir du tableau et on a été suspendue à la sortie du tableau des 32 équipes par la fédé pour être sûres que notre saison ne s’arrêtait pas le 3 avril. Du coup, on n’avait pas de pronostic sur notre parcours en phase finale, sachant que l’on allait être opposées à des mieux classées que nous. Chaque match de plus à jouer est un bonus, un vrai plaisir.

Mais on est très contentes de faire un tour de plus que la saison dernière!

Il semble que votre poule, la poule 1, était relativement élevée avec les 1ère, Rennes, qui terminent championnes de France des équipes réserves. Est ce que vous aviez ressenti cela pendant la saison ? Penses tu que cela vous a aidé à aborder les phases finales ?

Il est difficile pendant la saison de se faire une idée réelle sur la difficulté à jouer dans telle poule plutôt qu’une autre. Même si à mi-parcours, tu commences à voir quelles sont les équipes qui vont se disputer les places qualificatives et celles qui dominent complètement leurs poules car invaincues. Il est clair qu’avoir Rennes dans la poule t’oblige ces dimanches là à monter ton niveau de jeu et à jouer ton meilleur rugby si tu ne veux pas prendre une valise! Mais il y avait aussi dans la poule les équipes de Rueil et de Massy qui sont de belles oppositions.

Le dernier match de poule contre Montigny nous a aidées aussi à préparer les phases finales. Car même si elles étaient en effectif incomplet, les filles n’ont rien lâché et sont venus jouer chez nous, ce qui nous permis d’avoir joué 15 jours avant les phases finales.

Quel est l’état d’esprit dans le groupe à l’approche de ce 1/4 de finale ?

A l’approche de ce 1/4, je pense que nous sommes toutes traversées par plusieurs émotions : la joie d’être en quart de finale, le doute du « peut-on aller plus loin? », l’envie d’aller plus loin et une motivation de dingue pour faire le meilleur match possible quel qu’en soit le résultat, même si on préfèrerait être celles qui, au bout de ces 80 prochaines minutes, pleureront de joie!