C’est dans la division inférieure, en Élite 2, que l’Ovalie Caennaise évoluera cette saison. Après deux années compliquées en Élite 1, le club souhaite se reconstruire et reprendre du plaisir sur les terrains. Jean-François Mouton, manager sportif du club revient sur les raisons de cette relégation, les projets futurs du club, et de la place que joue la formation dans le développement du club.
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Pourquoi avoir pris la décision d’être relégué en Élite 2 ?
Vu la conjoncture concernant le rugby féminin, son évolution, sa progression sur ces 4 et 5 dernières années il était évident pour nous de redescendre. Le constat se fait par les résultats. On n’est pas du tout invité pour le moment en Elite 1. Traverser la France pour prendre 80 à 0, n’a aucun intérêt.
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Les filles consacrent beaucoup de temps comme dans tous les clubs de rugby féminin aux entraînements. On joue pour gagner, pour prendre du plaisir. C’était évident pour nous de redescendre en Élite 2, pour pouvoir nous reconstruire sur des bases plus sereines. Même si on sait que ça ne sera pas plus simple, on souhaite revenir sur un niveau qui est plus le nôtre.

Quels seront vos objectifs pour cette nouvelle saison ?
Concernant la saison à venir on n’a pas fixé les objectifs, ça se fera à la reprise des entraînements. On n’aura pas pour objectif d’être championne de l’Élite 2, ça serait très prétentieux. On va d’abord chercher à renouer avec la victoire, et rester présent dans ce championnat. En fonction de notre saison, on aura peut-être un nouvel objectif à mi-saison. Pour l’instant on souhaite se retrouver ensemble, retrouver le plaisir de jouer, et la victoire.

Souhaitez-vous retrouver l’élite 1 au plus vite ?
On souhaite avant tout rester dans l’Élite 2. Les clubs se structurent de plus en plus, jouer en Élite 2 ne sera pas facile, même si le championnat sera peut-être plus abordable. On va d’abord travailler sur une reconstruction, une formation peut-être un peu plus conséquente, un maillage du territoire plus fort puis on reviendra dans l’Élite 1 si on en a les possibilités.
Au vu des changements orchestrés par la FFR et des nombreux changements au niveau de l’Élite 1, il vaut mieux prendre notre temps.
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Sur quels projets travaille L’Ovalie Caennaise ?
Notre projet est de faire de la formation en interne, régionale et travailler avec les clubs autour de nous pour repérer les filles avec du potentiel. On est dans un territoire qui n’est pas très orienté rugby et encore moins rugby féminin. Cette situation, nous impose de se débrouiller en autonomie.
On souhaite continuer à développer le centre d’entraînement labellisé, le centre d’entraînement universitaire et de proposer aux filles qui le souhaitent d’avoir la possibilité dès le collège d’avoir un double projet. Avoir des joueuses qui peuvent avoir une pratique à haut niveau et un diplôme c’est l’avenir du rugby pour moi.
Pourquoi développez-vous ce centre d’entraînement ?
Le centre d’entraînement labélisé existe depuis 3 ans. On a commencé avec 12 filles, puis 14 et cette année 20 filles vont l’intégrer. C’est quelque chose qui se développe et dans lequel le club investit beaucoup. Ça permet d’avoir un œil sur les U15, U18 et de suivre les filles jusqu’à leur fin d’année universitaire. La formation en interne est notre principale source de recrutement.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre vision du double projet ?
Je pense qu’aujourd’hui le double projet est primordial et hyper intéressant. Les carrières même pour les meilleures sont compliquées. Aujourd’hui, on ne peut pas juste dire aux jeunes filles qu’elles vont aller en Equipe de France, avoir un contrat et qu’il leur permettra de vivre. Ce contrat n‘est pas encore suffisant pour pouvoir à la fin de leur carrière rebondir.
Il faut savoir qu’elles ne sont pas professionnelles par rapport aux garçons. Les entraînements se font toujours en plus de leur journée de travail, d’école. Prenons le cas de Solaine Dubus qui s’entraîne environ 8 fois dans la semaine, c’est important de les accompagner.
Avoir des joueuses qui jouent bien au rugby et qui ont une tête pleine est important pour nous. On est fières d’avoir des jeunes avec un parcours diplômant et rugbystique.

Merci à Jean-François Mouton pour cette interview. Pour en savoir plus sur l’actualité de l’Élite 2 découvrez l’entretien de Camille Teychenné manager de l’Entente Sportive Bruges Blanquefort.