Rose Thomas, Marjorie Mayans, Elodie Guiglion et Pauline Biscarat nous partagent leurs souvenirs et anecdotes sur les jeux de Rio 2016.
Vous terminez la compétition par une défaite en ¼ face aux Canadiennes. Quels souvenirs gardez vous de la compétition ?
Rose : Cette défaite a été dure parce qu’il a fallu se remobiliser derrière pour les matchs de classement. Après c’est une aventure humaine avant tout, heureusement c’est ce qu’on garde. La déception à la fin, elle est grande, elle est immense. Mais revoir tout le parcours qui a été fait pour arriver jusqu’à ces jeux olympiques, ce n’est pas donné à tout le monde en fait. On s’est toutes individuellement et collectivement donné les moyens d’arriver jusqu’à cet objectif.
Après, la compétition en elle-même, c’est une compétition complètement à part. Il n’y a rien qui peut être comparé à cette compétition là. Même si la déception a été longue à digérer, avec du recul, j’arrive quand même à me dire, ca a été énorme ce qu’on a fait pour des premiers JO, une sixième place. Malheureusement, c’était aussi notre classement de l’année. On avait la possibilité de créer la surprise aux JO et on n’a pas réussi à le faire. Ce qu’il faut se dire c’est que les JO arrive à la fin d’une saison de World Series, et, généralement, il n’y a pas de surprise aux jeux olympiques. Mis à part la première et deuxième place, le classement a été quasiment respecté.
J’en garde quand même du positif parce que moi c’était un objectif en tant qu’athlète même si la fin n’a pas été aussi belle que je l’aurais espéré. Ca a été vraiment un moment unique et je fais quand même partie de ces 300 et quelques athlètes qui ont pu faire ceux de Rio donc c’est quand même énorme !
Marjorie : En grande partie, une déception, on perd contre le Canada en faisant une très bonne entame de match, on ouvre le score. Très déçues d’avoir perdu sur un match sur lequel on pouvait prendre le dessus. Une expérience qui reste très belle et qui nous aura beaucoup appris.

Elodie : Abattue, un sentiment d’inachevé, des regrets. Ce sur quoi on a failli on était prévenues, on les connaissait et on avait travaillé pour justement ne pas se faire avoir.
Pauline : Il faut savoir que lorsqu’on y est allé, la vérité c’est qu’on n’avait pas été habituées à gagner. On était prêtes à aller aux jeux, ce n’est pas la question, mais je pense que pour les jeux, il faut être habituées à gagner. On n’avait pas encore battu les canadiennes, les australiennes, les NZ. Ensuite ça se joue à des détails, et ils n’ont pas été en notre faveur. Il faut jouer parfait. Ca a été une très grosse déception parce qu’on y croyait à fond, on voulait vraiment revenir avec une médaille. On s’était préparées comme des folles, on y allait pour la médaille. On était prêtes comme jamais physiquement, mais la vérité c’est que les détails ont fait qu’elles ont été plus fortes, on s’est effondrées en quart.
Une anecdote du tournoi à nous partager ?
Pauline : Le premier essai ! On est la première équipe à jouer de tous les jeux, c’est la première fois que le rugby 7s est aux jeux. On démarre avec Camille Grassineau sur un ruck, on navigue un peu, je lui remet inté. C’était obligé que ce soit Camille qui soit la première féminine à marquer dans l’histoire du rugby. J’ai trouvé ça top que ce soit elle.

Elodie : Contre le Canada, ce sont toujours des matchs très engagés, on avait à cœur de marquer les esprits avant même la rencontre. Elles avaient pour habitude avant le coup de sifflet de se réunir autour du ballon. Notre capitaine Fanny Horta avait déjà dû en découdre afin que l’on puisse prendre le ballon à notre tour en se réunissant !
Marjorie : Ce qui me vient à l’esprit c’est surtout l’ambiance qu’il y avait dans les tribunes, tous les supporters qui étaient venu nous voir. Ca nous a réchauffé le cœur de voir tous ces gens qui étaient là pour nous.
Une anecdote du village olympique ?
Marjorie : Après un harcèlement de supporters, Pierre Camu avait payé une tournée de boisson à tous les supporters qui étaient venu au village.
Pauline : Ah le village ! C’est ouf, tu es dans la tour France, tu as tout le monde. Teddy Riner qui arrive avec une grosse bombe sur les épaules, musique à fond, toute sa clique derrière. Pendant deux semaines, on est les potes de tout le monde. Une anecdote, on est dans l’ascenseur avec Tony Yoka. Il est avec ses écouteurs, et en fait juste après il allait jouer sa finale pour être champion olympique ! On lui dit “good game”, il nous dit “t’inquiètes…” puis il repart.
La cantine était immense, c’était démentiel. Pour aller d’un bout à l’autre, tu mets au moins 5min de marche. Tu te retrouves le matin à manger à côté de Nadal. Il y avait un Mc Do gratuit dans le village. On a eu la chance de commencer la compétition au début des JO, ensuite on a eu deux semaines et demi de off dans le village, on en a bien profité.
Rose : On mange tous au même endroit, et à un moment donné, je passe avec mon plateau repas et je vois Justin Gatlin et Allysson Felix. Et moi, en tant qu’athlète de base (Rose Thomas a commencé l’athlétisme avant de faire du rugby), de suite je me suis dit c’est pas possible de pas faire de photo ! Et j’ai hésité parce que je me suis dit qu’ils étaient là au même titre que moi. Et finalement, je suis allée les voir, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai une super photo avec Gatlin et Felix et ca s’est super. Et en plus, ils sont super sympas, donc c’est cool.