Rose Thomas, ancienne internationale 7s, est la première (avec Fanny Horta) à avoir obtenu un contrat pro en 2013. L’année suivante c’est 16 contrats qui ont été mis en place. Cette pionnière a fait partie de l’équipe type jusqu’à son arrêt international, un an après les JO de Rio. Elle n’a pour autant pas quitté les terrains et elle joue maintenant au Stade Bordelais. Elle nous livre ses impressions avant le démarrage des JO.
Photo de couverture : coupe du monde 2018
Il y a plusieurs formes de rugby, le XV, le 7s, le XIII, le toucher, le rugby fauteuil… Selon toi, pourquoi c’est le 7s qui a été choisi pour rentrer dans les JO ?
Je pense que la formule que propose le 7s avec des matchs de 14 minutes est plus digeste pour les spectateurs. On passe d’une nation à l’autre sur une matinée, les gens ne s’ennuient pas. C’est un sport spectacle, c’est pour ça que le 7s a plu.
Il y a des longues passes, de la vitesse d’exécution, de la rapidité. Le moindre ballon perdu et il peut y avoir un essai derrière. L’arbitrage appelle à ce que le ballon vive continuellement. Tout va très très vite, il y a du spectacle. C’est pour cela que le 7s a trouvé sa place facilement aux JO, même si le XV y était avant (4 JO de 1900 à 1924). Il y avait eu trop de bagarres, c’est pour cela qu’il avait été retiré.
Le rugby 7s se déroule sur un weekend, le tournoi est assez facile à organiser. Pour les JO c’est plus simple à mettre en place qu’une compétition qui s’étale sur l’ensemble des JO, comme le Handball par exemple.
Pendant la compétition à Rio, les spectateurs venaient sur une demi journée. En terme d’organisation, les gens pouvaient venir voir ce sport et plusieurs nations.
Qu’est ce qui fait que ce sport est bien adapté aux JO ?
Des nations n’ont pas forcément de grosses équipes à XV mais existent à 7s, comme le Kenya qui est au World Series chez les garçons. A travers cette compétition on a pu voir des nations comme le Zimbabwe, la Jamaïque, que l’on ne voit pas à XV mais qui ont réussi à créer des équipes à 7s. C’est plus diversifié. C’est aussi un sport pratiqué par les hommes et par les femmes. Au fur et à mesure le World Series est devenu très important avec une médiatisation grandissante, cela a ouvert la voie pour les JO.

En tant que joueuse, comment as-tu vécu l’annonce de l’arrivée de ce sport aux JO ?
C’était improbable ! J’arrive de l’athlétisme, j’en ai fait à bon niveau mais je savais que jamais je ne pourrais postuler pour les JO. Les JO, pour tout athlète, c’est LA compétition, il n’y a pas plus haut. Quand le rugby 7s est devenu olympique, pour moi c’était un objectif à atteindre, tout donner pour essayer d’y participer. J’ai eu la chance d’y être même si à la fin il n’y a pas eu de médaille.
Pour des premiers JO, on n’était pas forcément préparées à l’ampleur de cette compétition. Là, pour Tokyo, il y a eu du chemin de parcouru. Je suis persuadée qu’elles iront chercher une médaille.
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