Le Rugby Club Montreuillois se définit comme un club de famille. Pourtant, ses filles ne viennent pas toutes de la même ville, n’ont pas toutes le même comportement, les mêmes origines, le même âge comme elles aiment à le rappeler. Une équipe qui prône des valeurs de solidarité et de sororité. L’objectif de l’entraîneur ? Faire en sorte que toutes les filles trouvent leur place et s’y plaisent.
Comme le raconte Jean-Michel Gros, membre du club, dans le dernier de ses éditos sur la saison 2018-2020, le rugby peut encore apporter bien des émotions. À travers le Rugby Club Montreuillois Féminin la fameuse phrase de Jean-Pierre Rives “le rugby, c’est un ballon et des copains, et lorsqu’il n’y a plus de ballon, il reste les copains” perdure encore. Une phrase qui s’éclaircit lorsqu’on regarde la projection du film réalisé par l’association Final Cut 93 sur les féminines du club. Un court film dans lequel elles racontent les émotions qu’elles vivent à travers le rugby, leur équipe, et leur club.
Une courte entrevue avec Louisou, entraîneur des féminines, nous permet d’en apprendre d’avantage sur l’équipe, la construction du club et les valeurs qu’il cherche à propager.
Depuis quand la section féminine Rugby Club Montreuillois existe-t-elle ?
C’est la 3ème année qu’elles sont engagées en championnat. Cette année nous avons engagé deux équipes à X, une en -18 et une en +18.

Quel a été l’élément déclencheur de cette création ?
L’idée nous trottait dans la tête depuis un moment. En effet, des « copines » de nos juniors venaient régulièrement les voir jouer, et semblaient intéressées. Certaines ayant émis le souhait de jouer elles aussi, nous nous sommes appuyés sur elles. Il y a deux saisons, nous avons pu, grâce à ces « recruteuses » et au bouche à oreille, monter notre première équipe.
Combien de filles évoluent au Rugby Club Montreuillois cette année ?
Actuellement, nous avons une trentaine de filles pour les 2 catégories (-18 et +18). L’effectif a triplé par rapport au début. Les jours d’entraînements sont le mardi et vendredi de 19h30 à 21h au Stade Robert Barran, 21 rue des Roches à Montreuil.
Le nombre de licenciées est-il en hausse ? Comment expliquer un tel phénomène ?
Le bouche à oreille, le collage d’affiches, la distribution de flyers dans les lycées et collèges et plusieurs manifestations dans notre ville permettent de faire connaître le club. Les filles sont toujours volontaires pour promouvoir le rugby féminin.
Depuis quand êtes-vous l’entraîneur du Rugby Club Montreuillois ? Évoluez-vous seul ?
J’entraîne les féminines depuis la création de l’équipe. On est 2 entraîneurs,
Olivier Charles et moi, pour les féminines. J’ai entraîné toutes les autres catégories masculines et dans d’autres clubs. Le projet de créer une équipe féminine me plaisait et je saturais un peu d’entraîner les garçons.

Devenir entraîneur d’une équipe féminine a-t-il fait évoluer votre regard sur le rugby ?
Oui, un nouveau regard, le jeu féminin est basé sur le mouvement et l’évitement. Il est plus agréable à regarder. Elles se sont appropriées ces fameuses “valeurs de rugby” dont on nous rebat les oreilles, mais qui désormais, ne sont défendues que dans le rugby amateur et donc chez les féminines.
Quelles valeurs pensez-vous que le rugby féminin apporte autour de vous ?
Les valeurs que le rugby peut être pratiqué par des filles.
“Ces filles qui au départ ne connaissaient rien au rugby, n’en avaient ni les codes ni la culture, en ont immédiatement saisi le sens profond, au-delà du sport lui-même. Elles se sont appropriées ces fameuses valeurs du rugby.”
Jean-Michel Gros (membre du club)
Comment décririez-vous l’évolution du rugby féminin ces dernières années au sein du Rugby Club Montreuillois et dans votre région ? Quelles sont les raisons de cette évolution selon vous ?
L’évolution est un travail permanent au sein du club. Que ce soit sur et en dehors du terrain. Le club et la ville encouragent le développement du rugby féminin, la région un peu moins. Il faut dire que l’on est voisin avec Bobigny. Le président du club est à 100 % pour les féminines. J’ai le feu vert pour toutes les actions autour du rugby féminin. Nous avons fait des actions dans les collèges et lycées de la ville, participé aux forums de la ville, à l’aide aux devoirs. On a proposé des journées découvertes, des soirées au club house, une journée en bateau. On a participé aux Paris World Game et les filles ont été “ramasseuses” de balles pour le Stade Français. L’idée est aussi de proposer un vrai projet. Et bien sûr l’affectif joue aussi beaucoup.