Dans la continuité de notre format “Portrait de rugbywomen” nous vous presentons Caroline Thomas.
Crédit Photo : Vincent Roche
- Âge: 24 ans
- Surnom: Caro, parfois Crado, Cradoline mais je ne sais pas pourquoi…ou également BIG BEN !
- Situation: étudiante
- Poste au rugby: 1ère ligne
À quel âge as-tu débuté le rugby? Comment?
A 18 ans lorsque je suis arrivée à la fac, avec l’équipe universitaire
Tu es co-capitaine de Romagnat. Tu nous expliques ce que cela veut dire et comment ça fonctionne?
Nous étions 4 capitaines cette année (Dede, Juju et Val), 4 personnes je pense différentes tant par les postes que par la personnalité, mais toutes motivées à emmener l’équipe au bout. Toutes les responsabilités et les décisions ne reposaient du coup pas sur une seule personne, et cela permettait d’avoir un relais entre les filles de devant et celles de derrière car nous sommes 2 Avants et 2 trois quart.

Comment avez-vous préparé les phases finales avec le club?
Nous avons préparé les matchs de phases finales de manière très studieuses et appliquées. Toutes les filles se sentaient concernées par les événements et nous prenions les matchs un par un.
Qu’est ce qui était différent des préparations de match de championnat?
On ne peut pas préparer les matchs de phases finales comme les matchs de championnat, car du jour au lendemain tout peut s’arrêter. Pendant le championnat, on a « droit à l’erreur », on peut passer au travers d’un match et le perdre, mais là c’est impossible.
As-tu un rituel d’avant match? Un objet fétiche?
Non je n’ai pas de rituels ou d’objets fétiches… Enfin si, j’ai un slip que je mets à chaque fois pour les matchs, je ne l’aurai pas je pense que ce serait pareil, mais j’essaie quand même de tout le temps le prendre.
Lyon en finale contre vous, vu de l’extérieur c’est une énorme surprise. Ça l’était pour vous?
Une surprise oui et non. C’est vrai que si on regarde les phases de poule et le classement des Lyonnaises leur place en finale peut paraître surprenante, surtout qu’elles tombent des prétendantes au titre en phases finales. Mais en même temps ce n’est pas une surprise: c’est une équipe qui a un fort potentiel, avec un 8 de devant très compliqué à jouer. Elles ont su prendre leur chance quand elle se présentait.

Championne de France, ça procure quelles émotions? Comment vous avez fêté ça?
Quelles émotions… Je ne sais pas. Je crois que je n’arrive toujours pas à réaliser. C’est quelque chose d’exceptionnel dans une vie de sportif, qui se présente une fois, mais peut-être pas deux et pour certains jamais. C’est énormément de joie, de larmes. A travers ce titre le travail de tout un groupe paye, pas seulement des 22 filles sur la feuille de match : c’est aussi celles qui n’ont pas eu la chance de jouer et qui ont fait la saison avec nous, c’est les coachs, le staff médical, Daniel qui nous masse avant chaque match, les dirigeants qui font tout pour que l’on soient dans les meilleures conditions possibles. On a bien fait la fête. Dimanche au retour du match, les bus de supporters nous ont fait la surprise de nous attendre, on a pu tous ensemble partager ce moment, c’était génial!
Les bonnes nouvelles n’arrivant pas seules…Tu fêteras ta première cape en équipe de France, bravo! Est-ce quelque chose que tu attendais/espérais? Auquel tu te préparais?
Merci. Non je ne m’y attendais pas du tout ! J’ai travaillé durement tout au long de la saison pour être la plus performante possible sur le terrain et donner le meilleur de moi-même avec l’ORCA, mais je ne pensais pas pouvoir un jour être sélectionnée avec l’équipe de France et encore moins directement sur une tournée.

Comment as-tu appris ta sélection? À quoi tu as pensé?
C’est la manager qui m’a annoncé cette bonne nouvelle par téléphone. Je n’avais encore pas réussi à redescendre sur terre après le titre de championne et de réaliser, qu’une autre nouvelle exceptionnelle arrivait! J’étais excitée mais en même temps, comme pour le reste c’était difficile de réaliser ce qui se passait.
Lorsque j’ai vu la liste sur internet après, là j’ai vraiment compris et je crois que je n’ai jamais autant pleuré de ma vie! J’ai pensé à ma famille en premier, car c’est moi qui joue au rugby certes, mais je fais vivre ma passion à tout mon entourage. On fait tous des concessions, mais au final et avec du recul, lorsqu’on voit la saison qui vient de se passer ce n’est que du bonheur pour tout le monde. Ensuite j’ai pensé à mes coéquipières, sans qui je ne serai pas là, à mes différents entraîneurs… Bref, tous ceux qui me soutiennent.
Après cet interview, Caroline a dû déclarer forfait pour la tournée avec l’équipe de France suite à un soucis de santé ! Nous lui souhaitons un prompt rétablissement afin de revenir au top pour le démarrage de la saison en TOP8 et nous lui souhaitons également une autre chance en équipe de France ! Bon courage et merci Caro pour cette interview.